BIOGRAPHIES DES OFFICIERS ET DES GRADES SUBALTERNES DE LA MARINE IMPÉRIALE RUSSE

BIOGRAPHIES DES OFFICIERS ET DES GRADES SUBALTERNES DE LA MARINE IMPÉRIALE RUSSE

BRISKINE Victor Alexandrovitch

Sur demande de son petit-fils Alain Briskine, avec ses corrections, compléments et observations.

Victor Alexandrovitch BRISKINE, né le 17.01.1894, à Odessa, décédé le 2.01.1965 à Nice, France. Ingénieur-mécanicien lieutenant de vaisseau. Orthodoxe.

École technique d’Odessa qu’il achève le 20.06.1912. Diplômé ingénieur mécanicien de l’ École d’Ingénierie maritime de Kronstadt (15.05.1915). Affecté à la flotte de la mer Noire. Promu mitchman, navigation sur le croiseur Rostislav (07.1915). École de navigation sous-marine de Sébastopol (23.07.1915-09.02.1916) ; brevet de navigation sous-marine. Affecté au sous-marin Lossos (1.7.1915) puis Skatte (23.7.1915).

Ingénieur chef-mécanicien sur le sous-marin Kachalot (20.11.1915-15.02.1918). Réception de sous-marins à Nicolaieff, Chantier de Nevsky Zavode, (11.1915-01-1916). Campagnes contre les navires et les batteries côtières turcs : officier de quart, commandant du canon arrière[3]. Promu lieutenant de vaisseau « pour s’être distingué pendant 8 batailles navales contre l’ennemi » (09.1917). En 11.1917 « la division de sous-marins cesse complètement ses activités vu l’impossibilité de commander des équipages révoltés » [3]. Le Kachalot finira plus tard coulé par les anglais avec 12 autres sous-marins devant Sébastopol lors de l’évacuation russe et alliée d’avril 1919.

Arrêté comme « presque contre-révolutionnaire » le 17.12.1917 à Sébastopol et libéré le 11.1.1918 (jour du décès de son fils Boris) sur intervention du comité du Kachalot [2]. « Congédié du service militaire » le 15.02.1918, sur ordre du Conseil des Commissaires du Peuple, comme tous les officiers de la marine impériale. «  intendant du Comité de la Défense nationale de Crimée » (02.1918-05.1918), puis de la « Section centrale » (06.1918-08.1918),  « président de la Commission de révision des ports dans la mer Noire section Marioupol » (08.1918 –11.1918), « Membre de la Commission de Révision des Ports dans la mer Noire, section Odessa » (11.1918-02.1919).

Chef – Ingénieur mécanicien 3éme Flottille de dragueurs de mines (02.1919- 06.1919). A la demande des forces de l’Intervention alliée en mer Noire, deux divisions de 6 dragueurs chacune ont été armés avec des équipages russes blancs pour déminer devant Odessa et Sébastopol. C’étaient les seuls bâtiments avec équipages de la marine russe (sous contrôle français) alors opérationnels [5].

Ingénieur-mécanicien (06.1919-08-1919), puis ingénieur chef mécanicien  jusqu’au 12 .06. 1920, sur le « sous-marin Tioulenne de la Flotte blanche de la mer Noire».  

Evacuation de Sébastopol à Constantinople en 11.1920 sur le Tioulenne [2]et arrivée à Bizerte avec l’escadre [4]. Affectation au camp d’Aïn Draham le 12.01.1921 avec femme et fils. 

Après « avoir cassé des cailloux à Aïn Draham et arraché des souches à Kairouan » [4a], il intègre la CTT (Compagnie des tramways tunisiens qui est aussi producteur d’électricité à La Goulette) comme dessinateur, puis chef des dessinateurs (1935), « détaché spécial du contingent à la Centrale électrique de La Goulette » (1939), chef du Bureau d’études(1946). Après l’indépendance tunisienne,  chef du Bureau d’études et Travaux neufs de la Société nationale des Chemins de fer tunisiens (27.12.1958 et de la Société des Réseaux d’électricité et de transports à partir du 12.1959. Admis à la retraite  le 16 Août 1960 [6]. «… Il travaillait énormément et souvent la nuit il ne dormait pas. Avec lui pas une seule fois à Tunis les rotors ne se sont arrêtés… » (extrait [4a]).

Il se retire avec son épouse à Nice ou il décède en 1965.

Distinctions militaires : Ordre de Saint-Stanislas 4éme classe en 3.1916, puis 3éme classe « avec  glaives et ruban pour une bataille navale contre 3 navires » en 07.1917. Ordre de Saint-Anne « pour courage » et ruban de l’Ordre de Saint-Anne sur l’épée pour le combat contre la batterie côtière du Golfe de Zakharia en 09.1917.

Distinctions civiles : médaille d’honneur en « Argent »  (1946), puis en vermeil (1954) des Chemins de Fer du Ministère des Travaux Publics de la République Française.

Parents : Père : Alexandre Ivanovitch Briskine [ ? –1908[2]]. Mère : Liouboff Yakimenko[ ? – 1908[2]]. Après le décès de ses parents : tuteurs Nicolai Andreievitch et Ludmilla Palovna Grossy[2].

État civil. Épouse : Nina Alexandrovna, née Kalatchoff à Moscou[20.12.1897- 1983] ; mariage (20.05.1917) à l’Eglise de l’Ecole des Cadets Militaires de Pskoff [6]

Enfants: Boris[ 10.1.1918 –11.1.1918], Wladimir [ 17.11.1918 -2002] , médecin de marine française.

Sources :

[1] Affectations et leurs dates : Etats de service marine impériale russe attestés par l’Amiral Behrens à Bizerte.

[2] Dictionnaire biographique des sous-mariniers de A. M. Pojarsky

[3] Histoire de campagnes du Kachalot par Victor Briskine

[4] Colonie russe de Tunis Makhroff : biographie Victor Briskine.

[4a]Evocation Victor Briskine par le Capitaine Lieutenant Romoskovitch.

[5] Marc Saibène « La Flotte des Russes Blancs »

[6] Documents civils Victor Briskine

NOVOSILTSEV Aleksei Nicolaevitch

Sur demande de Richard Novosiltsev.

NOVOSILTSEV Aleksei Nicolaevitch : Marin hydrographe, lieutenant de la Marine Impériale russe, explorateur de l’Arctique.

Diplômé de l’ Ecole Navale avec le prix de l’amiral Nakhimov. Après s’être consacré à l’hydrographie, Novosiltsev a commencé son service en tant que membre du Service des relevés hydrographiques de la mer Baltique, puis prend part à l’Expédition hydrographique de l’océan Arctique sous le commandement de A.I. Warnek. Malgré son jeune âge, on lui confie des travaux à responsabilité. À la fin de l’hiver 1900, il devient l’assistant du chef du groupe spécial pour l’exploration du golfe de Petchora du capitaine I.S. Sergeev, et l’année suivante, il dirige ce groupe et répond pleinement aux attentes. Les résultats de ces travaux ont été communiqués par Novosiltsev à la Société géographique impériale russe et publiés dans « Nouvelles de la Société » et « Notes concernant l’Hydrographie ». On lui doit également  un talentueux essai intitulé « Le long de la côte de l’océan Arctique », dont le sujet est la géographie et la nature de la côte nord de Petchora à la mer de Kara, ainsi que les mœurs et les coutumes de ses habitants. Pour sa participation à l’expédition, il reçoit l’Ordre de Saint-Stanislas de 3-ème classe.

En 1902, Novosiltsev est transféré dans l’Escadre de la mer Méditerranée.

Avec le début de la guerre avec le Japon, Novosiltsev organise son transfert dans la flotte active. Il est nommé officier de pavillon de la 2-ème  Escadre du Pacifique (Nebogatoff) et dirige l’approvisionnement en charbon de l’Escadre.

Lors de la bataille de Tsushima, Novosiltsov, gravement blessé, le bras arraché et la poitrine brisée, refuse de quitter le cuirassé « Prince Souvorov » qui coule.

Un service commémoratif a eu lieu dans l’église de la Grande Amirauté le 25.06 (08.07) 1905.

Des îles sont nommés de son nom dans le détroit de Karsk en 1902.

OULAZOVSKY Nikolaï Nikolaevich.

Sur demande de son petit fils Serge (juillet 2020) avec ses compléments.

OULAZOVSKY Nikolaï Nikolaevich, né le 10.05.1893 à Lublin (Pologne), décédé le 22.01.1975 à Nice, France. Appartient à la noblesse. Lieutenant.

Diplômé du lycée de Lomjynsk en 1913. Entre à l’Ecole Navale dans la première classe spéciale le 24.06.1913. Diplômé de l’Ecole Navale. Promu garde-marine de vaisseau le 20.07.1915. Promu mitchman 30-07.1915, avec ancienneté à partir du 9.05.1915. Affecté à l’équipage de la mer Noire le 8.08.1915.  Officier de quart, à partir du 1.09.1916, officier de quart du croiseur de ligne Evstafi du 4.08.1915 au 3.08.1917. Détaché à Petrograd à l’Académie militaire de droit d’Alexandrovsk le 3.08.1917, entre à l’Académie le 09.1917.Après le coup d’État d’octobre, il quitte Petrograd pour Kiev puis entre au département technique du Ministère ukrainien de la mer le 27.03.1918. Sur ordre de l’Hetman ukrainien est promu lieutenant le 1.07.1918. Après le coup d’État de Petlioura, quitte le service et vit dans son domaine de Volynie.  Après l’entrée de l’Armée rouge en Volynie, part avec un groupe de partisans en Pologne. En Pologne, il est affecté à l’armée du nord-ouest mais il était impossible de la rejoindre. Par train, avec d’autres officiers il quitte la Pologne via la Roumanie pour rejoindre Sébastopol.  A Tulcea, il est enrôlé dans l’Armée des Volontaires le 11.10.1919. A l’arrivée à Sébastopol, il est inscrit parmi les gradés de la flotte avec le grade de lieutenant le  5.11.1919. Affecté à la réserve  jusqu’au 7.12.1919. Admis aux cours de sous- mariniers, puis affecté au sous-marin AG-22 le 7.12.1919. Pilote, officier de l’ AG-22 du 7.12.1919 au 11.1920. Il évacue de Sébastopol à Constantinople, sur le Bourevestnik de 11.1920 à 01.1921. Suit les cours des sous-mariniers organisé à la division des sous-marins russes. Adjoint du commandant du camp des réfugiés Remel du 05.1922 à 05.1923. Chef de l’intendance de l’École navale en 1923, commande la 5ème compagnie de l’École navale du 05 au 11.1923, puis de la 6ème compagnie du 11.1923 à 1924 à Bizerte. Enseigne la physique dans les 5ème et 6ème compagnies.

1925 : chef de district des chemins de fer Tunisiens, En 1933, il travaille comme répartiteur à la gare de Depienne. Pendant la guerre, mobilisé dans les chemins de fer et affecté au déminage par les anglais, blessé, cité en 1943. En 1966, il part avec sa femme pour la France.

Distinctions : Ordre de Sainte-Anne de 4 ème classe avec inscription « Pour  bravoure » (1916). Décoration Tunisienne Nichan Iftikhar

Les parents : Père : Nicolas Oulazovsky [ ? – jusqu’en 1913], lieutenant du régiment d’Uhlan de Kharkov. Mère : Catherine Ivanoff de Rochebrune [ ? – ?].

État civil. Épouse : 1) (7.01.1918) Anna Bronislavovna, née Lemtitskaya, [vers 1899 – ?] ; 2) (1933, Tunis) Tatiana Petrovna née Prokofieva [6.12.1905 (1903), 3) Blanche Herz

A Saint-Petersbourg), enfants : ????????

Sources : Dictionnaire biographique des sous-mariniers de A. M. Pojarsky (dont les sources sont : Archives de la Marine de guerre russe, Colonie russe de Tunis Makhroff, Tombe non oubliée de Tchouvakhoff).

D’après A. V. Plotto (en complément) : Il sert sur la canonnière Straj puis sera envoyé dans le camp d’Aïn Draham au 1.1921, dans le second groupe de bâtiment le 10.1921 puis sur le brise-glace Illia Mourometz. C’est ensuite qu’il suivra les cours de sous-mariniers. A partir de 11.1921 la famille se trouvera dans le camp de Nador.

Source : rapport de Behrens à Wrangel : Le 29 août 1922 se trouvant sur la plage de Remel, il sauve deux militaires français de la noyade. Il recevra des remerciements officiels du prefet et sera cité dans le rapport du commandant de l’Escadre par intérim Behrens au général Wrangel  

Source : son petit-fils Serge : Il divorce vers 1930 puis épouse en secondes noces Tatiana Pétrovna née Prokofieva en 1950. Ils quittent la Tunisie à son indépendance en 1958 pour passer leur retraite à Nice. Décédé en 1975.

OROBCHENKO Anatoli Ivanovitch.

Orobchenko Anatoli Ivanovitch ((Archives Orobchenko)

Matelot sur le dreadnought Guénéral Alexeev en décembre 1920 puis à Bizerte. Croix de Saint Georges.