A-PROPOS

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QUI SOMMES NOUS ?

Au début du siècle dernier, plusieurs événements vinrent précipiter l’Empire russe dans la tourmente. Ce fut d’abord la calamiteuse guerre russo-japonaise, puis la Première Guerre mondiale, puis l’abdication de l’Empereur Nicolas II qui a fait suite à un complot sur fond de manifestations que l’on nomme révolution de février, et enfin, un putsch par un groupe d’individus arrivés en Russie sur l’initiative du ministre des affaires étrangères et de l’état-major allemand. Ce putsch, que l’on nomme révolution d’Octobre, a consisté à renverser le gouvernement Kerenski, un socialiste révolutionnaire.

La plupart des acteurs de la révolution de février, dont les généraux que l’on nomme encore aujourd’hui bien curieusement « généraux tsaristes », s’opposèrent à la révolution d’octobre et la Russie sombra dans une sanglante guerre civile perdue par les opposants. Plus d’un million d’individus choisirent l’exil. Il s’agissait non seulement de l’élite, des hommes politiques, des artistes, des écrivains, des militaires, des cosaques, mais aussi des agriculteurs,1Emigration russe dans les Balkhans 1920 – 1940.  Miroslav Iovanovitch. A Constantinople le 26 octobre 1920 : 17,4 %des ouvriers et des artisans,2Ibid. A Constantinople le 26 octobre 1920. Respectivement 4,2 % et 3 % des petits commerçants.Ibid. 3A Constantinople le 26 octobre 1920 : 1 %.

Ces exilés, je les ai bien connus dans mon enfance, surtout les militaires. Nous vivions à Paris, dans le 15-ème, un quartier qui s’est construit dans les années 30 et notre appartement minuscule faisait face à l’église orthodoxe de la Présentation de la Vierge au Temple où le père Viktor m’enseignait le catéchisme. J’ai appris longtemps après qu’il était le colonel Viktor Andréévitch Yourieff commandant du train blindé « Vpériod za Rodinou »4Train blindé « En avant pour la patrie » pris aux rouges à Tikhoretskaya en juillet 1918, abandonné lors de l’évacuation de Novorossiisk à Touapsé, mais l’armement a pu être démonté et remonté sur le  Sevastopolets » en Crimée (Armée russe de Wrangel).puis du « Sevastopolets». J’ai appris aussi que le parrain de mon frère, Nikolaï Ivanovitch Zimine, était colonel des cosaques du Tersk. Nos voisins, étaient le lieutenant de la Marine Impériale Arkadi Alexandrovitch Terentieff et son épouse Natalia Alexandrovna, qui m’enseignait le russe, avait achevé le prestigieux institut de jeunes filles, Smolnyï. Au-dessus, vivait Guéorgui Alexeevitch Karpoff, un cosaque. On se moquait gentiment de lui, de ce « paysan militaire » et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu’il avait achevé l’école militaire la plus prestigieuse de Russie, le Corps des pages. Ce n’est que longtemps après leur mort que j’ai découvert qui ils étaient et que je me suis passionné pour leur histoire.

Mon père et ma mère étaient des enfants d’officiers de la Marine Impériale et ils se rencontrèrent au Cercle de la Marine Impériale de Paris. La plupart de leurs amis était des officiers de la marine ou leurs descendants. Du côté maternel, l’histoire de la famille était bien connue mais du côté paternel mon père avait perdu le sien à 8 ans, la mémoire familiale n’avait donc pas été transmise et il m’a fallu prendre mon bâton de retro-pèlerin et remonter le temps pour la reconstituer. Ce long voyage a duré plus d’une vingtaine d’années mais que de rencontres étonnantes dont celles de Tenguiz Khan, et de Riourik5Riourik, prince varègue (Viking), est à l’origine des Riourikides, dynastie qui régna sur la Russie Kiévienne puis la Moscovie.dont je descends par les femmes.

Tout au long de ce périple, j’ai cherché à comprendre le contexte de la vie de ces personnages et j’ai dû lire des montagnes de livres pour rechercher un nom, un événement. Par la suite et pendant des années, j’ai participé et aidé du mieux que j’ai pu des historiens russes à la rédaction d’ouvrages qui ont trait à l’histoire de la marine, j’ai également aidé des dizaines de personnes à reconstituer la biographie de leurs ancêtres, des marins mais aussi des militaires de l’armée de terre et des cosaques.

Dans ce blog, je compte présenter, sans logique particulière, des articles concernant des sujets qui me tiennent à cœur, des informations de toutes sortes, des photos ayant trait à l’objet du blog et je suis à votre disposition pour tenter de répondre à vos questions dans le cadre de l’objet du blog.

Notre grand oncle le lieutenant Léon Andréevitch Babitsine à gauche et un “Illustre Inconnu” sur le yacht Impérial le Chtandarte.

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    Emigration russe dans les Balkhans 1920 – 1940.  Miroslav Iovanovitch. A Constantinople le 26 octobre 1920 : 17,4 %
  • 2
    Ibid. A Constantinople le 26 octobre 1920. Respectivement 4,2 % et 3 %
  • 3
    A Constantinople le 26 octobre 1920 : 1 %.
  • 4
    Train blindé « En avant pour la patrie » pris aux rouges à Tikhoretskaya en juillet 1918, abandonné lors de l’évacuation de Novorossiisk à Touapsé, mais l’armement a pu être démonté et remonté sur le  Sevastopolets » en Crimée (Armée russe de Wrangel).
  • 5
    Riourik, prince varègue (Viking), est à l’origine des Riourikides, dynastie qui régna sur la Russie Kiévienne puis la Moscovie.