ÉCOLE NAVALE RUSSE DE BIZERTE. CHRONIQUE 1924.

ÉCOLE NAVALE RUSSE DE BIZERTE. CHRONIQUE 1924.

En 1924, l’École navale russe de Bizerte nommée officiellement « Orphelinat » sur demande des Français, dirigée par le vice-amiral Guérassimoff, comptait une centaine d’élèves et plusieurs dizaines d’enseignants, pédagogues, personnel administratif et autres.

En octobre 1924, 58 cadets de la 3-ème section de l’année 1924 furent promus gardes-marine1Et non gardes-marine de vaisseau ce qui signifiait qu’ils n’avaient pas achevé le cycle de formation de l’Ecole naval et la plupart fut affectée à des navires de l’Escadre russe. Les cadets restants furent transférés à Sfaïat. Le fort de Djebel Kébir fut restitué à l’armée française.

Liste des cadets de la promotion 1924 (3-ème section de l’année 1924)

Photo de la promotion 1924. L’officier est le mitchman Sérgueï Sérguéévitch Aksakoff, un personnage de légende. D’après des notes figurent sur la photo Minaeff, Yakovleff, Kassaouroff, Karanfiloff, Zakharjevskï, Gofman, Yatskovski, Tvechtchenko, Sementchouk, Kasskoff, Doudkovski et d’autres… (Archives A. V. Plotto)

Autre photo de la promotion 1924 prise en octobre 1923. Il s’agit alors de la 4-ème section en 1923 qui deviendra la 3-ème section en 1924. L’officier est le mitchman Serguei Serguéévitch Aksakoff. Le second assis est Victor Fiodorovitch Gofman, le 3-ème debout Nicolas Andréévitch Kasskoff. (Archives A. V. Plotto)

De gauche à droites mitchman Evgueni Alexeevitch Makhoukhine, mitchman Serguei Sergueevitch Aksakoff et le mitchman Dmitri Dmitrievitch Parfionoff (photo prise à Bizerte extraite du fascicule « Ecole Navale, promotion 1920, 37 ans après »).

Sérgueï Sérguéévitch AKSAKOFF : achève les classes spéciales de gardes-marine. navigue sur le croiseur auxiliaire « Oriol ». Rejoint l’Armée blanche du front oriental. A partir du 1er décembre 1918, à l’Ecole navale de Vladivostok. Evacué le 31 janvier 1920 sur le croiseur auxiliaire « Oriol ». Promu garde-marine de vaisseau le 2 avril 1920 à Singapour. Le 27 oct. 1920, il rejoint « l’Armée russe » du général Wrangel à Sébastopol à bord de l’aviso « Yakout ». Promu mitchman le 10 décembre 1920. Il est évacué avec la flotte à Bizerte où il sera chef de quart sur le navire-école Moriak puis instructeur à l’Ecole navale. Émigre en France à Paris. Achève les cours de combattants des groupes spéciaux organisés par le général Koutiépoff, dans le cadre de l’Union militaire générale russe (ROVS), dans le but de mener des opérations de déstabilisation sur le territoire de l’URSS. Adhère à l’organisation de contre-espionnage de l’Union militaire générale russe du général Koutiépoff, Vnoutrenniaya Linia. De 1927 à 1938, effectue pas moins de 4 missions en URSS. Arrêté en 192721926 d’après des sources soviétiques mais s’évadera. A partir de 1931, il réside en Roumanie où il collabore avec les services d’espionnage Britannique de 1931 à 1936 sur ordre de ses supérieurs. En 1937, travaille en URSS en qualité de chauffeur du secrétaire du comité régional de Leningrad. 3Source S. V. Volkoff Officiers de la flotte et de département de la marine Arrêté un seconde fois par le NKVD en 1938, il accepte de collaborer et de transmettre des faux documents au ROVS mais fait part de ce fait à son supérieur le général Chatiloff.4Chef d’état major de Wrangel et un des créateurs de Vnoutrenniaya Linia Pendant la deuxième guerre mondiale, il collabore avec l’armée Allemande et opère sur le front de l’Est. Partisan du collaborationnisme dans la lutte contre le communisme. Après 1945, il vit en Argentine. Décède le 19 septembre 1987 à Buenos Aires.

L’agent maritime Dmitrieff, avertit à plusieurs reprises de l’imminence de la reconnaissance du gouvernement soviétique par la France. En plus des pressions du monde des affaires, un partisan du rapprochement, Edouard Herriot, qui se rendit en Union Soviétique en 1922 et éprouvait de la sympathie pour ce gouvernement, était un des animateurs du Cartel des gauches qui obtint la majorité aux élections législatives de mai 1924. Le 28 octobre 1924, le gouvernement français reconnut le gouvernement soviétique et établit des relations diplomatiques. Le 30 au matin, l’amiral Kedroff reçut une lettre du vice-amiral Exelmans et pendant une réunion d’un grand nombre d’officiers sur le contre-torpilleur Derzkï à 10 heures, l’amiral Exelmans, dans un discours des plus amicaux, annonça la nouvelle et demanda la transmission des navires aux autorités françaises.

Il était palpable que le souvenir de Scapa Flow ou celui de la canonnière Groznyï préoccupait les Français au plus haut point. Le drapeau de Saint-André fut amené pour la dernière fois le 30 octobre au soir sans qu’aucun incident ne soit déploré et les commissions de réception française reçurent aide et collaboration de la part des marins russes.

L’autorisation fut donnée par l’amiral Exelmans, de permettre aux deux sections restantes de l’École Navale/orphelinat d’achever les études en 1925.

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    Et non gardes-marine de vaisseau ce qui signifiait qu’ils n’avaient pas achevé le cycle de formation de l’Ecole naval
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    1926 d’après des sources soviétiques
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    Source S. V. Volkoff Officiers de la flotte et de département de la marine 
  • 4
    Chef d’état major de Wrangel et un des créateurs de Vnoutrenniaya Linia

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