LES CANONNIERES

LES CANONNIERES

LES CANONNIERES DE L’ ARMEE BLANCHE RUSSE : LES BOLINDERES, LA K 15.

Ce type de navire, ressemblant à une péniche, s’était montré précieux pendant la guerre civile en raison de son faible tirant d’eau ce qui lui permettait d’approcher les rivages, même avec une faible profondeur d’eau, ce qui était souvent le cas le plus fréquent dans la mer Noire et la mer d’Azov. Ils intervenaient soit pour un soutien d’artillerie soit pour des opérations de débarquement qui profitaient d’un soutien d’artillerie. La mécanique était simple et ne nécessitait pas d’intervention complexe ce qui était également un atout pendant la guerre civile. La qualité nautique de ces navires était discutable, mais l’artillerie de marine face aux pétoires de l’Armée de terre étaient parfaitement convaincante.

La canonnière B 1 de l’Armée blanche à Tendra en 1920 (Collection A. Potapieff)

Canonnière B 1. Ses caractéristiques étaient les suivantes : 64,45 m – 6,69 m – tirant d’eau de 0,91 м, équipage 37 hommes, 2 canons de 130 et 1 de 55-mm.
Ancienne barge en acier à une seule hélice. En 1916, la canonnière était sous pavillon roumain. Au cours de la première Guerre mondiale, au début du 02.1917, elle avait été transférée au Gouvernement russe par les Roumains, et le 22.02.1917, a été intégrée en qualité de navire fluvial à la Flottille Militaire Russe du Danube. Après armement en mai 1917, elle avait été transférée à la flottille du Danube et a participée aux opérations contre les troupes bulgares et allemandes sur le Danube inférieur. En janvier 1918, elle fut intégrée dans les Forces rouges. A la fin de janvier 1918, elle participa aux combats contre les troupes Roumaines à Vilkowo. En février 1918, elle se trouvait à Odessa où elle fut désarmée par les Allemands. Début 1919 elle fut intégrée dans l’Armée Blanche, et en mars 1919, elle se trouvait à Sébastopol. Réarmée en mai 1919 elle porte le nom de Bolindère, du nom du moteur qui l’équipe. Elle fut nommée K8 puis par la suite B 1. De juillet à octobre 1919 elle fut en opération à Tendra et sur le Dniepr inférieur. Fin octobre 1920, elle se trouvait dans le détroit de Karguinitsk[1] avec 4 Bolindères et la canonnière Alma pour soutien d’artillerie à Ichoune aux forces blanches.
Elle marcha vers Evpatoria le 12 novembre 1920 pour l’évacuation, puis prise dans les glaces, elle fut abandonnée ou coulée (suivant les sources) à Evpatoria. Elle fut récupérée par les Rouges le 27 novembre 1920.

Canonnière K 15.[2] La K-15, ex-Kazatine, appelée Kavkaz par la suite, ex-transport de terre, était un des premiers navires de la flotte blanche de la mer Noire. Le lieutenant A. A. Ostolopoff avait pris l’initiative d’occuper le « navire » en mars 1919 et de l’armer de deux canons Canet de 152 mm, les officier de la marines manœuvrant les grues du port en raison des grèves perpétuelles. Le résultat du travail  n’était pas, à première vue, vraiment convaincant. Il s’agissait d’une péniche automotrice qui marchait péniblement à une vitesse d’escargot de 3 nœuds par mer d’huile (Tchernikoff dans 1000 ans de flottille fluviale russe parle de 5,99 noeuds). Les officiers firent de leur mieux pour armer ce « navire ». Elle était protégé par un blindage, puissamment armée de canons, d’un canon anti-aérien, de mitrailleuses. Ce navire était relié par téléphone à des observateurs postés à terre. Cette canonnière avait un tirant d’eau plus important que les autres canonnières Bolindères ce qui se révèla gênant mais sans doute pas autant que sa vitesse qui resta un handicap sérieux.

La K 15. Schéma d’Ivan Tchernikoff (Extrait de 1000 ans de flottille fluviale russe d’Ivan Tchernikoff)

Dès le 3 mai 1919 la K 15 intervint à Ak-Manaï et apporta un soutien d’artillerie efficace aux troupes blanches qui défendaient la presqu’ile de Kertch et tira 187 obus sur les positions Rouges.

La K 15 montra vite ses limites, elle fut envoyée sur le fleuve Don pour assister les cosaques, mais dans la région de Rostov, dans l’embouchure, il s’avéra que la K 15 ne pouvait passer en raison de son tirant d’eau, elle fut alors dirigée vers Marioupol pour appuyer les forces Blanches qui prirent la ville mais n’arriva qu’après les combats, elle tenta alors de rattraper les troupes Blanches qui prirent Berdiansk mais arriva trop tard à nouveau.

Une réunion se tint sur le Pernach[3] avec Sobieski[4] pour l’organisation de la prise de Guenitchesk et on pris soin de faire partir la K 15 bien avant les autres participants de l’opération. La K 15 arriva à temps mais cette opération fut un désastre avec l’échouage du Pericle, la mort du lieutenant de vaisseau Medvedeff, de plusieurs marins et le massacre du commando qui débarqua dans la ville.

La K 15 fut désarmée et envoyée à Novorossiisk[5] et il fut prévu que l’équipage fut détaché dans la flottille du Dniepr mais il combattra dans la mer Caspienne.

Curieusement, c’est une fois désarmée et sans équipage que la K 15 se montra le plus utile. La canonnière K 15 désarmée se trouvait amarrée au port de Novorossiisk. Lors de la désastreuse évacuation de Novorossiisk, alors que l’on manquait de navire pour l’évacuation, un lieutenant en amirauté mit toute son énergie à la remettre en route et appareilla pour Féodossia avec 300 cosaques du Koubane à bord qui n’auraient vraisemblablement pu être évacués sans ce « navire » providentiel. Lors de l’évacuation de Crimée elle fut remorquée abandonnée en mer.

LES BOLINDERES DE ROUSSOUDE

Une série de 40 Bolindères furent commandés aux chantiers Roussoude de Nikolaev en 1916. Les caractéristiques étaient les suivantes : 45,72 m – 7,15 m – tirant d’eau de 1,22 м, équipage 2 officiers et 16 hommes, 1 canons de 152.

Canonnière de la série Roussoude (Extrait de 1000 ans de flottille fluviale russe d’Ivan Tchernikoff)

Canonnière K1 (ex-432) puis B2, série Roussoude. Elle participa aux combats menés par l’Armée Impériale russe, contre les Austro-Allemands. Elle passa au mains des soviétiques en 1918. Endommagée par un obus de 75 mm elle fut remorquée à Odessa. Prise par les Austro-Allemands elle ne fut pas utilisée. Fin 1918 elle se traouvait sous contrôle des  Français et les Anglais. En avril 1919 elle fut réarmée à Kertch et intégrée dans les Forces maritime du sud de la Russie (Dénikine). Fin 1920 elle se trouvait à Sébastopol. Fin octobre 1920, elle se trouvait dans le détroit de Karguinitsk avec 4 Bolindères et la cannonière Alma pour soutien d’artillerie à Ichoune aux forces Blanche.
Marcha vers Evpatoria le 12 novembre 1920 pour l’évacuation, puis prise dans les glaces elle fut abandonnée ou coulée (suivant les sources) à Evpatoria. Elle fut récupérée par les Rouges le 27 novembre 1920.

 Canonnière K3 (ex-437) puis B3, série Roussoude. Participa à la première guerre Mondiale. Dans l’Armée Rouge en 1918. Prise par les Austro-Allemands. Fin 1918 contrôlée par les Français et les Anglais. En avril 1919 elle fut réarmée à Kertch et intégrée dans les Forces maritime du sud de la Russie (Dénikine). Fin octobre 1920, elle se trouvait dans le détroit de Karguinitsk avec 4 Bolindères et la canonnière Alma pour soutien d’artillerie à Ichoune aux Forces Blanches. Marcha vers Evpatoria le 12 novembre 1920 pour l’évacuation,  puis prise dans les glaces elle fut abandonnée ou coulée (suivant les sources) à Evpatoria. Elle fut récupérée par les rouges le 27 novembre 1920.

K17, série Roussoude, par la suite B4. Fin octobre 1920, elle se trouvait dans le détroit de Karguinitsk avec 4 Bolindères et la canonnière Alma pour soutien d’artillerie à Ichoune aux forces Blanche. Marche vers Evpatoria le 12 novembre 1920 pour l’évacuation, puis pris dans les glaces elle fut abandonnée ou coulée (suivant les sources) à Evpatoria. Elle fut récupérée par les rouges le 27 novembre 1920.

D’autres canonnières blanches sont évoquées :

К. 20  Kalédine

К. 10 Vania

К. 12 Amalia

Nous n’avons aucuns renseignements les concernant.


[1] Voir Bizerte. Le contexte

[2] Source : Mémoire du mitchan I. A. Khomodkovski Morskoï Journal N° 35 décembre 1930.

[3] Yacht de l’état-major de la Marine de l’Armée du Don (Cosaque)

[4] Capitaine de vaisseau des Forces fluviales du Don (Cosaque)

[5] Ordre N° 220 du 28 juin 1919 faisant suite à celui du commandant en chef Dénikine, N° 1317 du 27 juin 1919

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