BIZERTE. LE CONTEXTE : LA CRIMEE BLANCHE, L’EVACUATION ET LES ACCORDS AVEC LA FRANCE, LE STATUT DES NAVIRES.
Un chapitre du “Chemin de croix des officiers de la Marine Impériale de Russie”
Le général Dénikine quitte son poste après la catastrophique évacuation de Novorossiïsk le 17 avril 1920. Un compte rendu français des Services de renseignement de la Marine Sud[1] dresse un bilan désastreux : « Denikine abandonna tous ses chevaux, ses tanks, la plus grosse partie de son artillerie, ses blessés et environ 15 000 hommes, y compris une vaillante petite arrière-garde qui faisait tout ce qu’elle pouvait pour couvrir l’embarquement. Automobiles, camions, bicyclettes, mitrailleuses, munitions furent jetés par-dessus bord et environ 50 000 000 de dollars de fournitures anglaises furent détruites par le feu. »
« Environ 30 000 soldats en tout furent transportés en Crimée tandis que 20 000 qu’on laissait derrière avaient à se débrouiller tout seuls, les uns passant chez les Rouges et le reste retraitant le long de la côte est de la Mer Noire, chaudement pressés par les Rouges. »
Non seulement le matériel lourd est laissé sur place, mais les relations entre cosaques[2] et l’armée régulière se détériorent, les cosaques accusant le général Koutepoff d’avoir favorisé l’évacuation de l’armée régulière au détriment des cosaques. Il est vrai que Koutepoff, ne pouvant évacuer tout le monde favorisait les troupes aptes au combat alors que les troupes cosaques du Kouban désertaient en nombre et les cosaques du Don, de l’aveu même de leur commandant le général Sidorine, n’étaient plus aptes au combat.
Le nombre de soldats qu’on laissait à l’arrière, il faut le préciser, était bien supérieur à 20 000.
La Crimée est occupée par les Blancs. L’isthme de Crimée est tenu par le fantasque général Slachtchoff qui fait preuve de ténacité, de courage et d’inventivité, avec quelques milliers d’hommes seulement.
Le général-lieutenant Jacob Alexandrovitch Slachtchoff était un commandant d’un courage frisant l’inconscience, brillant tacticien, il sera appelé Slachtchoff-Krymskyi[3] en raison de ses exploits. L’absence de contrôle, l’impunité, les excès en tout genre, la drogue qu’il prenait suite à ses multiples blessures, l’alcool, lui font perdre le sens des réalités et des limites de ses compétences. Après l’évacuation de Crimée, il retournera en Russie soviétique en 1921, prêchera le retour et arrivera à convaincre hommes du rang et officiers. Il enseignera la tactique aux officiers supérieurs de l’Armée rouge. Il sera assassiné en 1929 par Lazare Kolenberg qui avait un mobile[4] mais sera jugé irresponsable. Il faut préciser que les répressions Staliniennes prennent de la vitesse dès 1927 et que les « rapatriés » Blancs sont une des cibles. Condamné à mort par les Blancs pour son retour et sa trahison, il sera exécuté par les Rouges.
A L’ARMÉE ROUGE
- Vous avez reçu l’ordre de mener l’offensive le 7 mai.
- JE NE VOUS LE RECOMMANDE PAS.
SLACHTCHOFF
Avant de quitter définitivement son poste, le Général Dénikine donne l’ordre d’organiser une réunion du Conseil de guerre à Sébastopol sous la présidence du général Dragomiroff, à partir du 3 avril 1920, pour l’élection du commandant en chef des Forces Armées de sud de la Russie (par la suite FASR). Participent à ce conseil les généraux Wrangel, Bogaevsky, Oulagaï, Schilling, Pokrovski, Borovski, Efimoff, Youzevitch, Toporkoff, le commandant du Corps des Volontaires Koutepoff, le commandant du Corps de Crimée, Slachtchoff, pour les cosaques du Don, Sidorine et Keltchevsky, les commandants des forteresses et d’autres officiers. Le Général Wrangel est élu commandant en chef des FASR. Les relations entre le général Wrangel et Dénikine ne sont pas des meilleures et le Général Dénikine quittera la Crimée. Son chef d’état-major, le général Romanovsky sera tenu pour responsable[6] de la catastrophe de Novorossiisk et sera assassiné à Constantinople un peu après, par un officier de l’Armée blanche.
Le général Wrangel forme un gouvernement :
- le Premier ministre : A. V. Krivochéine
- Ministre des affaires étrangères : P. B. Struvé
- Ministre du commerce et de l’industrie : V. C. Nalbandoff
- Responsable de la direction militaire : le général V. P. Nikolski
- Ministre de la justice : N. N. Tagantseff
- Ministre des finances : M. V. Bernatski
- Responsable de l’administration civile : S. D. Tverskoï
- Ministre de l’agriculture et de la gestion des terres : G. V. Glinka
- Contrôleur N. V. : Savitch
Gouvernement Wrangel
De gauche à droite :
Assis : le chef d’état-major : le général-lieutenant P. N. Chatiloff. L’ataman[7] des cosaques d’ Astrakhan : N. V. Lyakhov. L’ataman, général-lieutenant Vdovenko. L’ ataman, général-lieutenant de corps d’armée A. P. Bogaevsky. Le commandant en chef : le général P. N. Wrangel. L’ ataman adjoint des cosaques du Koubane : l’ingénieur Ivanis. Le Premier ministre : A. Krivochéine. Le président par intérim du gouvernement du Don : Korjenevsky.
Debout :
1. Le chef du Conseil par intérim auprès du commandant en chef : A. G. Sergeenko-Bogokoutskiî,
2. Le chef du Conseil politique de la chancellerie du département des relations extérieures : B. A. Tatichtchev.
3. Le chef du Département des relations extérieures par intérim : le prince G. N. Troubetskoï.
6. Le président du gouvernement d’Astrakhan : Sandji Bayanov.
8. Le chef adjoint de l’administration maritime : le contre-amiral Evdokimov.
9. Le chef par intérim de l’administration militaire : le général-major V. P. Nikolsky.
10. Le chef par intérim du département des finances : B. V. Matusevich.
11. Ministre de la justice : le Sénateur Tagantsov.
12. Responsable de l’administration civile : S. D. Tverskoï.
13. Ministre du commerce et de l’industrie : V. S. Nalbandov.
14. Le contrôleur d’État : N. V. Savitch.
15. Le vice-président du gouvernement du Koubane : le général-major Zakharov.
16. Le président du gouvernement des cosaques de Tversk : Bukhanovsky.
17 Le chef du département de l’agriculture et de l’aménagement du territoire : le Sénateur G. V. Glinka.
18. Le chef du département des approvisionnements : le général-lieutenant P. E. Vilchevsky.
La Crimée, une forteresse imprenable ?
La Crimée (Extrait de l’Atlas universel de géographie)[8]
La Crimée est une forteresse naturelle formidable utilisée par le passé en cette qualité depuis des siècles par les Tatares de Crimée. L’isthme de Crimée est traversé par des grands lacs d’eau saumâtre reliés à la mer, et la bande de terre qui relie la presqu’île au continent a une largeur d’environ une dizaine de kilomètres. La ville qui en commande un des accès se nomme Perekope ce qui signifie le fossé et il y a bien un fossé de rempart sur toute la largeur de la bande de terre qui relie la presqu’île au continent à proximité de la ville. Ce fossé est réellement impressionnant, il a une quarantaine de mètres de largeur pour une profondeur de 8 à 10 m. Du côté de la Crimée il y a également un remblai d’une largeur de 12 à 15 m et d’une hauteur de 8 à 10 m.
Il existe deux autres accès à la presqu’île : le pont de Tchongar, pouvant être défendu avec peu de troupes et la flèche d’Arabat à l’est à laquelle on accède par le pont de Guenitchesk, tout aussi facile à défendre.
Cette forteresse semble imprenable dans la mesure où l’on tient la mer. La marine toutefois ne peut intervenir avec son artillerie que sur une petite partie de l’isthme, le pont de Guenitchesk et la flèche d’Arabat en raison de la faible profondeur de la mer qui ne permet pas au navire de s’approcher des rivages.
Le général Slachtcheff écrira dans ses mémoires :
« La flotte ne pouvait aider dans les batailles de Crimée. La profondeur de la mer au large des côtes ne permettait pas d’approcher l’isthme de Perekop. Les obus n’atteignaient que la côte, et il n’y a qu’à Génichesk que les navires commerciaux armés et les canonnières pouvaient tirer, mais seulement sur la flèche d’Arabat alors que la côte de Crimée ne pouvait être atteinte. En outre, lorsque la mer était prise par les glaces, les navires étaient condamnés à l’inaction au large des côtes. Toutefois le contrôle de la mer a rendu impossible le débarquement des Rouges en Crimée sur l’arrière. »
Dans la réalité la canonnière Teretz « tiendra » le pont de Guenitchesk, un des accès à la Crimée, avec 200 à 300 tirailleurs pendant une centaine de jours et sera prise dans les glaces début 1920, l’équipage n’étant pas ravitaillé en charbon, en eau et obus. Le Teretz sera l’acteur d’un duel, rarement observé dans l’histoire, celui d’un train blindé et d’une canonnière. La plupart des officiers de ce navire seront promus par Wrangel et l’équipage, décoré de la croix de Saint-Georges.
La Crimée, comme toute forteresse inexpugnable, présente des faiblesses, non seulement les étendues d’eau saumâtre qui séparent la Crimée du continent peuvent geler, mais en cas de siège, elle ne peut tenir très longtemps faute d’approvisionnement. En plus des militaires et de la population évacuée de Novorossiisk, il faut compter ceux d’Odessa ce qui augmente significativement le nombre de bouches à nourrir. Wrangel est à la tête d’environ 37 000 combattants et il y a également de nombreux réfugiés. Il faut nourrir la population et l’armée et les FASR doivent donc étendre leur zone d’influence afin de trouver de la nourriture et financer l’armement. La réponse à cet impératif est là, à portée de main, de l’autre côté de l’isthme, occupé par les Rouges. Il s’agit des céréales de la province de Tauride, de ce grenier à blé et orge, le grand fleuve Dniepr, permettant la défense du flanc ouest. Les « opérations blés ou céréales » auront donc une grande importance dans la suite des événements.
Une cause perdue ou un nouvel espoir ?
Les services de renseignement français dressent le tableau contrasté suivant[9] : « La situation à cette époque était telle qu’elle aurait désemparé n’importe quel homme ordinaire, les troupes du Sud de la Russie n’étaient qu’une poignée contre les centaines de mille des forces soviétiques. Le moral des troupes était bas, leur situation sanitaire était mauvaise car le typhus ravageait leurs rangs et la question de leur approvisionnement en vivres et en munitions était apparemment sans issue. Le peuple était mécontent à cause du manque de nourriture et l’opinion publique était frappée de panique. De tous les côtés, le désordre, et la confusion, le manque de сonfiance et le manque de direction étaient évidents. Il y en avait beaucoup qui, avaient toutes les raisons du monde de craindre la mort si les bolchéviques étaient vainqueurs, étaient si éreintés par des mois et des années de souffrance qu’ils considéraient avec indifférence à peu près n’importe quelle solution pour en finir une bonne fois. »
« Cependant, certains éléments de force étaient apparents. La Crimée était une forteresse naturelle et pouvait, par une sage administration, être rendu capable de se suffire à elle-même. Les forces navales, bien que leur moral fût bas, étaient encore pleines de loyalisme et étaient maitresses de la Mer Noire, en ce qui concernait leur ennemi. Il y avait certaines parties des troupes comme les Régiments d’Officiers et la vaillante petite force du général Slachtchoff qui avaient tenu les isthmes de Crimée tout l’hiver, sur lesquelles on pouvait compter. Le gouvernement des Soviets commit l’erreur d’estimer que les Forces du Sud de la Russie étaient éliminées. De plus, les Forces du Sud de la Russie avaient dans le nouveau commandant en Chef un jeune homme d’une personnalité extraordinaire, d’une volonté indomptable, d’une énergie farouche, qui était de plus un brillant soldat. »…
Tract des FASR
« Il est caractéristique de l’énergie de Wrangel, que même dans de pareilles circonstances sa résolution de continuer le combat n’ait pas été ébranlée et le 10 avril, il commençait sa première offensive contre les rouges. Ce qu’il a accompli pendant les deux mois qui suivirent, en dépit d’obstacles presque surhumains est réellement merveilleux ».
Il s’agit de l’avis d’un militaire, en réalité le général Wrangel avait bien plus de qualités que cela.
Le Comte Martel, ex-Haut-commissaire auprès du gouvernement Koltchak, déclare dans une interview pour un article paru le 2 novembre 1920 de Rousskaya gazeta, Belgrade, du 2 novembre[10] :
« Etant représentant du gouvernement français près de l’amiral Koltchak, j’ai eu l’occasion de voir que la principale cause de la catastrophe où il a été entrainé consistait dans sa négligence à organiser les ouvriers. L’amiral Koltchak se laissa entraîner par ses succès militaires et pensa seulement à avancer et à élargir les cercles de ses conquêtes. Il ne songeait pas à préserver ses arrières où s’organisait la propagande bolchéviste.
Voilà sa faute capitale et il aurait évité la catastrophe finale s’il avait tenu compte autant de ses arrières que de son front.
Telle est d’ailleurs la politique de votre gouvernement actuel qui a déjà donné de brillants résultats. »….
Il s’agit cette fois de l’avis d’un diplomate concernant le gouvernement et le général Wrangel.
Le général Wrangel avait une vision politique que n’avait ni Koltchak, ni d’ailleurs Dénikine. Bien que généralement « catalogué » de droite, il mènera une politique de gauche et s’attachera à la répartition des terres ainsi qu’à la semaine de 40 heures et à la protection sociale des ouvriers.
La France, l’alliée du gouvernement Wrangel :
Le gouvernement Wrangel a été reconnu par la France en tant que « gouvernement de fait et local » et non pas en qualité de gouvernement russe. La France, toutefois, entrevoit la possibilité que le gouvernement du général Wrangel devienne le noyau autour duquel se formera le pouvoir qui assumera la tâche de préparer la libre consultation du peuple russe, d’où sortira la restauration d’un État russe régulier.[11]
La France a une préoccupation forte, il s’agit des dettes du gouvernement antérieur, les fameux emprunts russes.
La France attend du général Wrangel qu’il ramène l’ordre et la prospérité plutôt que des succès militaires brillants et incertains. L’assistance consentie a surtout un caractère défensif et elle est destinée essentiellement à permettre de résister aux agressions soviétiques.
Le France livre des armes à l’Armée de Wrangel. Les besoins tels que transmis à Struvé le 27 septembre 1920 pour en négocier l’acquisition sont : vingt pièces d’artillerie de calibre 76,2 avec 150 à 200 mille obus. Deux mille mitrailleuses du modèle 1907, avec cartouches. 50 000 fusils Lebel, avec 50 millions de cartouches correspondantes. Quelques milliers de fusils russes qui se trouvent à Mayence. 7 mortiers de modèle anglais, avec munitions. Des aéroplanes : 50 Sopwith, 25 Salmson, 50 monoplaces Spad[12]. En échange, « le gouvernement du sud de la Russie devra s’engager à vendre en France, au prix en cours sur le marché mondial au moment de la vente, la moitié de la quantité totale de céréales exportables, de charbon, de laine, de tabac, de cuirs et de tourteaux[13]. »
La France délègue, le 28 août 1920, un haut-commissaire en la personne de Mr. Martel assisté du général Brousseau. Tous deux ont une grande expérience de la Russie
Dans l’interview[14] du Comte Martel pour l’article de Rousskaya gazeta, Belgrade, du 2 novembre ce dernier fait les déclarations suivantes quant aux rapports existants entre la France et les bolchéviques :
….« La France n’a jamais eu de rapport avec les bolchevistes, parce qu’elle est convaincue qu’un gouvernement qui n’accomplit pas ses devoirs ne doit pas être admis dans le cercle des pays civilisés. La nation française se rend bien compte que le pouvoir soviétique, qui représente la tyrannie d’une minorité, ne doit pas être confondu avec le peuple russe et n’a pas le droit de parler en son nom. »….
Toutefois, les relations entre la mission Française et le général Wrangel et son état-major ne sont pas des meilleures en raison de la présence, dans la délégation Française, d’un officier français d’origine russe, nommé Z. A. Pechkov,[15] frère ainé de Yakov Mikhailovitch Sverdlov[16] et supecté d’être révolutionnaire.
Contexte français.
Il m’a semblé utile de rappeler quelques facteurs du contexte français du lendemain de la première guerre mondiale qui conditionneront les décisions et attitudes de la France.
La France sort d’une guerre particulièrement sanglante et les problèmes, de ce fait, sont nombreux et complexes. L’armée Française, constituée de militaires de métier et d’appelés, manque d’hommes, et des appelés d’avant-guerre ne sont pas tous libérés en 1919 ce qui donne lieu à de nombreuses mutineries dans la flotte de La Méditerranée.
La France veut se désengager de la Turquie et prévoyait de fermer sa base navale de Constantinople en 1919 mais la base reste en fonctionnement du fait de la situation en Crimée. La situation diplomatique avec la Turquie est extrêmement complexe et la France et le Royaume Uni ne peuvent accepter la présence de forces armées tierces à Constantinople.
La France a été frappée par l’épidémie de la grippe espagnole qui a provoqué plusieurs centaines de milliers de morts et l’on est particulièrement sensible aux risques d’épidémie.
Le bolchevisme est considéré comme une doctrine dangereuse et n’inquiète pas moins les autorités françaises que les épidémies.
Position de la Grande-Bretagne
La perfide Albion lâche les Blancs dès avril 1920[17]. En juin 2020, on constate un brusque revirement des Anglais en faveur d’un accord avec les bolchéviques[18] et il ne faut pas compter sur l’aide des anglais en cas d’évacuation ultérieure de la Crimée, pas même en ce qui concerne les réfugiés. [19]
En juillet 1920, Struvé écrivit : « Le Gouvernement britannique a proposé aux Soviets de conclure immédiatement un armistice avec la Pologne et de convoquer à Londres une conférence chargée d’établir les relations en temps de paix et de régler les affaires russes. Le Gouvernement britannique propose en même temps aux Soviets de conclure un armistice avec nous, en posant comme condition que notre Armée se replie sur la Crimée et que durant le temps de l’armistice l’isthme de Pérékope soit reconnu comme zone neutre. Nous, on se propose de nous inviter à la conférence non pas à titre de participants à droits égaux, mais simplement pour discuter du sort de notre Armée et des réfugiés. »[20]
L’armistice entre la Russie soviétique et la Pologne sera décisive pour la suite des événements, des troupes aguerries pourront être affectées aux combats avec les Blancs et la supériorité militaire soviétique après l’armistice deviendra écrasante.
Ceci était prévisible et d’ailleurs prévu. Le capitaine de vaisseau Vandier, chef de l’état-major de L’Escadre de la Méditerranée orientale, en conclusion d’un rapport des SR, écrira[21] : « La paix polonaise va permettre aux Soviets de concentrer toutes leurs forces contre Wrangel, l’opportunité d’écraser définitivement les communistes dans un moment de désorganisation profonde, par une action concertée est à nouveau perdue. »
[1] SR Marine Sud (SHD de Toulon 19 S 3)
[2] Les troupes cosaques étaient considérées en qualité de troupes irrégulières.
[3] De Crimée.
[4] Son frère avait été tué sur ordre de Slachtchoff.
[5] BDIC F delta res. 881.
[6] Il s’agit de l’historiographie traditionnelle. Il existe une autre version dans laquelle le général Romanovsky aurait été tenu pour responsable de la mort du général Drozdоvsky, une des figures du mouvement blanc, vénérées par les militaires de sa division et il pourrait s’agir d’une vengeance.
[7] Le chef.
[8] Nouvelle édition conforme aux traités de Paix et conventions de 1919-1922 Librairie Hachette.
[9] SR de la marine Russie Sud (SHD de Toulon 19 S 3).
[10] SHD Marine de Vincennes 1BB7.
[11] Instructions du Ministre des affaires étrangères M. Leygue du 29 septembre 1920 au Haut-Commissaire français Martell auprès du gouvernement Wrangel.
[12] Lettre de Basili à Struvé du 27 septembre 1920. Pipes Richard. Les relations diplomatiques du gouvernement Wrangel en Crimée, 1920. In: Cahiers du monde russe et soviétique, vol. 4, n°4, Octobre-décembre 1963. pp. 401-435.
[13] Lettre de Struvé à Krivochéine du 15 octobre 1920. Ibid.
[14] SHD Marine de Vincennes 1 BB 7.
[15] Né de Mikhail Izraélovich Sverdlov et de son épouse Elizaveta Solomonovna, juif, il se convertit à l’orthodoxie et son parrain sera Maxime Gorki de son vrai nom Alexandre Pechhkoff dont il prend le nom.
[16] Révolutionnaire bolchevique, Président du Comité Central exécutif de Russie après l’attentat contre Lénine
[17] D’après Richard Pipes : « L’Angleterre, en particulier, assumait à l’égard de Wrangel une attitude d’hostilité non compromettante, dont le ton fut donné par une note sèche du 2 avril, dans laquelle elle annonçait qu’elle ne soutiendrait plus les forces armées antibolcheviques et demandait une trêve immédiate avec la Russie Soviétique ». Les relations diplomatiques du gouvernement Wrangel en Crimée, 1920. In: Cahiers du monde russe et soviétique, vol. 4, n°4, Octobre-décembre 1963. pp. 401-435.
[18] Lettre de Struve à Maklakov du 8 juin 1920, ibid.
[19] Lettre de Neratov à Troubetskoi, direction des relations internationales, du 8 juin 1920. Ibid.
[20] Lettre de Struve à Troubetskoi du 17 juillet 1920, Pipes Richard. Les relations diplomatiques du gouvernement Wrangel en Crimée, 1920. Ibid.
[21] Note état-major, Vandier, Toulon 04 57 C8.