GENEALOGIE EN RUSSIE
Nous racontons ici, le mieux que nous pouvons, l’histoire d’un long périple qui a duré des années et qui dure encore.
Mon père et ma mère étaient des enfants d’officiers de la Marine Impériale et ils se rencontrèrent au Cercle de la Marine Impériale de Paris. 1Dont mon grand père maternel, le capitaine de frégate Babitsine, fut un des membres fondateurs. La plupart de leurs amis étaient des officiers de la marine ou leurs descendants. Du côté maternel, l’histoire de la famille était bien connue, mais du côté paternel mon père Dimitri avait perdu le sien, David, à l’âge de 8 ans, et David, mon grand père, à son tour, avait perdu le sien à l’âge d’environ 5 ans, la mémoire familiale n’avait donc pas été transmise et il m’a fallu prendre mon bâton de retro-pèlerin et remonter le temps pour la reconstituer. Ce long voyage a duré plus d’une vingtaine d’années mais que de rencontres étonnantes dont celles de Tenguiz Khan, et de Riourik2Riourik, prince varègue (Viking), est à l’origine des Riourikides, dynastie qui régna sur la Russie Kiévienne puis la Moscovie. dont nous descendons par les femmes.
Tout au long de ce périple, j’ai cherché à comprendre le contexte de la vie de ces personnages et j’ai dû lire des montagnes de livres pour rechercher un nom, un événement. Par la suite et pendant des années, j’ai participé et aidé du mieux que j’ai pu des historiens russes à la rédaction d’ouvrages qui ont trait à l’histoire de la marine, j’ai également aidé des dizaines de personnes à reconstituer la biographie de leurs ancêtres, des marins, mais aussi des militaires de l’armée de terre et des cosaques.
Ce long voyage nous à permis d’avoir une lecture de l’histoire de la Russie bien éloignée de l’approche scolaire qui consiste à ânonner le nom des Tsars et des principaux événements de l’époque. Ce voyage nous a permis d’approcher quelques aspects quotidiens de la vie de nos ancêtres comme ceux du XVII siècle. Un exemple qui nous a paru intéressant pour illustrer ces propos est la mesure des terres fourragères qui s’exprimait à l’époque non pas en surface, mais en production. La terre fourragère se mesurait en quantité de meules de foin produites. La terre de laboure, elle, se mesurait en surface l’unité étant la dessiatine 3Environ 1 hectare accompagné de l’inévitable « а дву потому » que l’on peut sans doute traduire par « et deux fois plus », puisqu’il s’agissait d’assolement triennal. On octroyait par conséquent une terre fourragère pour 60 meules, et de labour de 100 dessiatines et « deux fois plus » soit 300 dessiatines.
Il y avait, à cette époque, non seulement des logiques différentes mais il y a bien d’autres difficultés à mener ce récit. Le russe du XVIIème siècle bien qu’illisible, reste compréhensible une fois décrypté mais, par contre, il est très difficilement traduisible, les équivalences étant bien souvent des ressemblances et par conséquent autant d’écueils à éviter. Un des rares livres qui traite de ce sujet en français est celui d’André Berelowitch « La hiérarchie des égaux. La noblesse russe d’Ancien régime XVI e- XVIIe siècles. » Un commentaire concernant ce livre rend explicites les difficultés rencontrées : « … la société russe nous semble bien énigmatique. Pour tenter de la comprendre, il ne faut ni tomber dans le piège des ressemblances avec les sociétés occidentales, ni succomber à la maladie bien historienne du classement. »….
Nous avons pensé que cette histoire pourrait intéresser non seulement les membres de la famille, mais également des lecteurs qui souhaiteraient effectuer le même périple ou peut-être, permettrait de retrouver d’autres membres de la famille, restés en Fédération de Russie ou disséminés dans le monde après la « révolution ».
Nous évoquons ici l’histoire des familles suivantes :
Cette rubrique est constituée des articles suivants :
LIGNEE DES ARSENIEV ou ARSENIEFF
- 1Dont mon grand père maternel, le capitaine de frégate Babitsine, fut un des membres fondateurs.
- 2Riourik, prince varègue (Viking), est à l’origine des Riourikides, dynastie qui régna sur la Russie Kiévienne puis la Moscovie.
- 3Environ 1 hectare