OFFICIERS DES FORCES TERRESTRES ET NAVALES DE L’ARMÉE ET DE LA MARINE IMPÉRIALE DE RUSSIE AU SERVICE DES « ROUGES » OU DES « BLANCS »

OFFICIERS DES FORCES TERRESTRES ET NAVALES DE L’ARMÉE ET DE LA MARINE IMPÉRIALE DE RUSSIE AU SERVICE DES « ROUGES » OU DES « BLANCS »

La flotte de la mer Noire

La prise du pouvoir par les Bolchéviques en Crimée

La flotte de la mer Noire comptait 1463 officiers au 1-er janvier 1917, une vingtaine d’officiers sont morts ou fait prisonniers pendant la guerre. Après la révolution de février, de nombreux officiers sont mis à la retraite ou écartés pour des raisons diverses. L’amiral Koltchak réussit à maintenir l’état opérationnel d’une partie de la flotte jusqu’à son départ en juin 1917[1], en composant avec les socialistes-révolutionnaires. Il règne toutefois un grand désordre. De nombreux officiers sont arrêtés en juin par les matelots. A partir de juillet 1917 la flotte de la mer Noire devient incontrôlable et elle échappe au contrôle des officiers, mais il n’y aura pas d’officiers assassinés avant que les bolchéviques ne prennent le pouvoir.

En aout 1917, il n’y avait que peu de bolchéviques à Sébastopol et l’on en dénombre 150, pour 25 000 socialistes-révolutionnaires et 17 000 mencheviques.

Si les massacres des officiers de la mer Baltique ne sont à ce jour pas élucidés, ils sont bien moins mystérieux pour la mer Noire.

Début août 1917, le secrétariat du Comité central bolchévique diligente à Sébastopol une propagandiste de haut niveau, N. I. Ostrovskaya[2] qui gagne vite en popularité. Elle sera suivie par d’autres, par A. V. Mokrooussoff[3], qui mènera des actions militaires et surtout par Y. P. Gavaine[4].  Dans les rangs bolchéviques, curieusement, des réticences concernant le profil de ce dernier sont exprimées et sa venue ne soulève pas l’enthousiasme. Gavaine sera par la suite le bras droit de Bela Koun qui dirigera les massacres en Crimée et instaurera la terreur rouge.

Le 30 août le Tsentroflotte[5] ouvre sa première cession. Plusieurs bolchéviques ou sympathisants « de poids » en font partie comme К. E.  Zedine[6], V. V. Romenets …

Le 25 octobre, le contre-torpilleur Fidonissi hisse le pavillon rouge. Le 27 octobre, les marins du  Rostislav et du Gnevny approuvent la prise du pouvoir par les Soviets, puis le Tsentroflotte, puis les autres navires et organisations.

La nuit du 15 décembre 1917, une trentaine d’officiers dont l’amiral Novitski seront arrêtés arbitrairement et fusillés par « manque de places dans la prison ».

Cette même nuit du 15 décembre, un Comité provisoire révolutionnaire militaire est organisé. Le président sera Y. P. Gavaine. Le Comité émet un arrêté qui stipule que les fouilles et arrestations ne peuvent être effectuées que sur ordre du Comité. Le lendemain, un autre arrêté est affiché sur les murs de Sébastopol qui mentionne que le Comité provisoire révolutionnaire prend la direction de la lutte contre les opposants à la révolution.

Le Comité arme ses partisans et désarme les autres, notamment les anarchistes, puis l’on prend par les armes les autres villes de Crimée. Plusieurs centaines d’officiers de toutes armes, seront massacrés à Simféropol, d’autres à Yalta, à Feodossia, à Evpatoria….

Le coup est porté sur les officiers mais aussi sur le clergé et la classe possédante.

Fin janvier 1918, Y. P. Gavaine télégraphie à Lénine « La première étape difficile de prise de pouvoir par le peuple sur la presqu’ile de Crimée est accomplie [7]».

Le 14 décembre 1920, Y. P.  Gavaine écrira « je crois bon de rappeler, que je pratiquais la terreur avant même qu’elle ne soit instaurée officiellement par le parti [8]». Par le parti, effectivement, et par Lénine ?

Les officiers de la marine démissionnent en nombre.

Les officiers de la Marine impériale dans l’armée cosaque du Don

Contrairement à l’historiographie traditionnelle dans laquelle on situe le plus souvant la création de la flotte blanche en octobre 1918, de nombreux officiers rejoignent les forces cosaques du Don et des canonnières, comme la Tsymla, commandé par le lieutenant A. M. Chestakoff[9], étaient opérationnelles dès juillet 1918. Ces forces cosaques seront rejointes par de nombreux officiers de la marine qui serviront dans les forces maritimes de l’armée du Don sous le commandement du contre-amiral Kononoff, la flottille fluviale étant commandée par le lieutenant de vaisseau Guérassimoff. Les officiers de la marine servaient également dans les trains blindés ou dans l’artillerie lourde de la marine montés sur des plateformes ferroviaire. Une usine d’armement importante avait été organisée dans le port de Taganrog sous la direction du Général en l’amirauté Ogloblinski[10].

Un des engins de l’Armée du Don assemblé dans l’usine de Taganrog et servi par des officiers de la marine (photo prise après la création des Forces armées du sud de la Russie puisque le général Dénikine est sur la photo. Egalement sur la photo le capitaine de vaisseau Podgorny, l’amiral Guerassimoff, le lieutenant Chestakoff, le lieutenant Ilenko, le lieutenant Tchekhoff, le lieutenant Kiachkine).

Première évacuation de Sébastopol. La tragédie de Novorossiïsk.

En mars 1918, le port d’Odessa est occupé par les Allemands et leurs alliés, les navires sont évacués et la plupart des navires de guerre sont regroupés dans le port de Sébastopol. Le nombre de navires dans ce dernier port est très important.

Malgré la paix de Brest-Litovsk, l’armée allemande et austro-hongroise ainsi que l’armée indépendantiste ukrainienne qui se joint à eux, progressent vers la Crimée et Sébastopol. 

Les ouvriers de Sébastopol, las des excès se désolidarisent des marins bolcheviques et organisent leur propre milice en espérant être libérés des Bolchéviques par les ukrainiens. Des coups de feu entre ouvriers et gardes Rouges sont échangés.

Au Tsentroflotte, les révolutionnaires fanfaronnent, on clame à qui veut entendre que les allemands ainsi que les bourgeois ukrainiens peuvent venir et on leur montrera de quel bois on se chauffe. Vers mi-avril 1918, la menace se faisant de plus en plus proche et concrète, le Tsentroflotte se montre désemparé, puis c’est la panique. On organise secrètement la fuite, mais une des préoccupations est également le sauvetage de la flotte.

La seule possibilité est de transférer la flotte à Novorossiïsk bien que le port ne soit pas adapté. C’est le seul port de la Mer Noire qui peut accueillir, la flotte dans de mauvaises conditions.

Le Tsentroflotte ne sait ni que faire, ni comment faire et même « l’amiral rouge », Nimitz, le dernier commandant de la Flotte de la mer Noire, a déserté, apeuré, juste avant les massacres.

Lors des meetings ininterrompus du Tsentroflotte de la mer Noire, un délégué[11] du gouvernement ukrainien propose d’accepter le protectorat de la République Populaire Ukrainienne.[12] Il garantit la sécurité, affirme que les Allemands arrêteront l’avancée et que seules les troupes ukrainiennes pénétreront à Sébastopol. Il pose comme condition que les navires arborent le pavillon jaune et bleu de l’Ukraine. C’en est trop pour les révolutionnaires de Sébastopol, qui se considèrent être l’avant-garde de la révolution et refusent catégoriquement de baisser le « pavillon rouge des opprimés ».

Les 24, 25, 26 avril la ville de Simféropol, voisine de Sébastopol, est prise par les Allemands et il n’y a plus aucun espoir de les arrêter.  C’est alors la panique et les meetings se déroulent jour et nuit. Les révolutionnaires ont peur, non sans raison, des « impérialistes allemands » qui ne vont pas manquer à mettre de l’ordre. Les officiers ainsi qu’une partie des équipages, fidèles à leur devoir et aux alliés, considèrent les Allemands comme des ennemis. Le 29, alors que les éclaireurs allemands sont à proximité de la ville, au cours d’un meeting sur le dreadnought Volia,[13] les marins prennent la décision d’envoyer une délégation avec le capitaine de vaisseau Tikhmeneff à sa tête, pour proposer à l’amiral Sabline,[14] qui se trouve à Sébastopol, de prendre le commandement de la flotte. Le 1-er mai 1918 l’amiral Sabline donne alors l’ordre à tous les navires qui le peuvent, de quitter le port et de rejoindre le port de Novorossiisk.

Le 2 ou le 3 juin, l’amiral reçoit d’importantes instructions secrètes apportées par Vakhrameev, membre du collège du Commissariat aux Affaires Maritimes. La note se présente sous la forme d’un rapport du contre-amiral E. A. Behrens,[15] chef d’état-major, adressé à Trotsky qui recommande de saborder la flotte, de peur que les allemands ne s’en saisissent. Le rapport du 28 mai est contresigné par Trotsky et Lénine.  Les marins, bien entendu, ne peuvent exécuter cet ordre sans une menace réelle, concrète et imminente, d’ailleurs l’armée allemande semble s’être immobilisée. L’amiral Sabline, en désaccord avec cette note, décide de partir pour Moscou pour présenter son point de vu. Il nomme, avant son départ, le capitaine de vaisseau Tikhmenev commandant de l’escadre par intérim et le capitaine de vaisseau Lebedinski, chef d’état-major.

 S’ensuit un échange de télégrammes et l’on reçoit un télégramme chiffré de Trotsky mentionnant « coulez immédiatement la flotte à Novorossiisk dès réception du télégramme en clair avec ordre de transférer la flotte à Sébastopol aux conditions présentées par le commandement allemand »[16] mais une heure après la réception du message, la ville entière est au courant du contenu. Un peu plus tard on reçoit le second télégramme en clair qui mentionne que suite aux discussions menées par le Soviet des Commissaires du Peuple avec le gouvernement allemand, la flotte doit se rendre à Sébastopol conformément aux conditions posées par les autorités militaires allemandes.

A Novorossiisk, les officiers supérieurs ont tous à l’esprit l’affaire Chtchastny.

Le 16 juin Tikhmeneff organise un référendum parmi les équipages et à la question saborder ou rapatrier la flotte à Sébastopol, 640 marins vote pour le sabordage, 939 pour le retour à Sébastopol et 1000 s’abstiennent. Tikhmeneff donne l’ordre du départ. Des navires appareillent, d’autres restent.

Le 17 juin au soir le dreadnought Volia, les contre-torpilleurs Pylki, Derski, Pospecnhy, Bespokoïny, JarkiGromki, Jivoï, le cargo-mixte Troyane et le yacht Kresta quittent Novorossiïsk pour Sébastopol, et entrent le 19 juin dans la rade de Sébastopol, défilant devant le croiseur allemand Goeben. Les allemands désarment les navires et ne laissent que le personnel nécessaire au gardiennage. Les 17 et 18 juin, les navires restés à Novorossiïsk sont sabordés par leur équipage, le dreadnought Svobodnaya Rossia (ex-Imperatritsa Ekaterina II) est torpillé par le Kertch, et il ne faudra pas moins de 4 torpilles pour l’envoyer par le fond, puis les contre-torpilleurs Fidonissi, Pronzitelny, Gadjibei, Kaliakria, Capitaine-lieutenant Baranov, Lieutenant Chestakoff, Smetlivy, Stremitelny sont sabordés et envoyés par le fond, le Kertch marchera vers Touapse et se sabordera à son tour.

Le dreadnought Volia part pour Sébastopol et le contretorpilleur Kertch (au premier plan) sera sabordé par son équipage

L’armistice est signé le 30 octobre avec la Turquie et le 11 novembre 1918 avec l’Allemagne.

Le 23 et 24, une puissante escadre de l’Entente sous le commandement de l’amiral anglais Calthorpe entre dans la rade de Sébastopol.

L’arrivée des alliés suscite un grand espoir, vite déçu et suivi d’un grand abattement. Les alliés se conduisent en maître, saisissent, sabotent et pillent. De nombreux navires sont emmenés par les alliés. Les russes sont scandalisés surtout par le comportement des Grecs[17], dont les exploits militaires n’ont pas particulièrement marqué les esprits des marins russes.

C’est dans ce contexte que des groupes d’officiers Blancs prennent l’initiative, contre vents et marées, chacun de leur côté, au début sans ordre ni soutien, de s’emparer de navires de les remettre en état, puis de reconstituer une flotte. La flotte russe Blanche s’étoffera petit à petit bien souvent grâce à l’initiative de groupe de quelques officiers de la Marine qui feront preuve d’initiative, de courage et d’abnégation.

Le 8 janvier 1919 l’Armée cosaque du Don se joint à l’Armée des Volontaires pour former les Forces Armées du Sud de la Russie sous le commandement du général Denikine et la flottille cosaque sera intégrée à la Flotte de la mer Noire et de la mer d’Azov.

A fin août 1919 cette flotte deviendra impressionnante et des centaines d’officiers de la marine la rejoignent pour combattre le bolchévisme :

1. Croiseur :                                      

Général Kornilov (anciennement Kagoul)

2. Croiseur auxiliaire :                   

Tsessarévitch Guéorguiï

3. Canonnières :                             

Teretz

Grozny   (Mouilleur de mines)

4. Contre-torpilleur :                    

Pospechny

Jivoy

Jarki 

5. Sous-marins :                              

Tiouléne

Outka

Bourevestnik                                         

6. Aviso :                                          

Boug

Dounay

Razvedtchik (anciennement aviso N° 7)

Okhotnik   (anciennement aviso N° 10)                           

7. Dragueur de mines :               

Albatros

Baklane   

Aspaszia

Roza

Volga

Graf Ignatiev

Vedettes lance-torpille :             

Kiev

Poltava

Vedettes à moteur :                     

Rouslane

Lioudmila

Kretchet             

Korchoune 

Strij

Roxana

Strij

Touz

Vedette à vapeur :                        

Nelly

8.  Divisions de vedettes :

Les trois divisions ci-dessous sont exclues de la flotte en raison de leur détachement en opération sur la Volga.    

I. Division (de Rostov) 

Goeben (М. К. 6)                                      

Stationnaire (М. К. 10)                                       

Dobryï                                                  

Kirylle                                                   

Géneral Rouzskiï                                          

«С. К. 4»                                                      

«С. К. 5»                                                     

II. Division (du Kouban)

Tchernomoretz

Lineets

Plastoune

Tcherkess                                                         

4 vedettes non pontés

III. Division (de la Volga) :

М. К. 3                                                         

М. К. 4

М. К. 5

М. К. 7                                                          

М. К. 9

С. К. 1

С. К. 2

С. К. 3                                                            

IV. Division

Capitaine de frégate Medvedev (ex vedette anglaise N° 204)

Lieutenant de vaisseau Makarov  (ex vedette anglaise N° 405)          

М. К. 1                        En réparation à Touapse

М. К. 2                                    «

М.  К. 8                                    «

С. К. 6                         A rapatrier de Constantza

С. К. 7                                     «

С К. 8                                      «

С. К. 9                                     «

С. К. 10                       A Sébastopol

№ 126                                      «

№ 130                                      «

№ 311, 313, 317, 318 dans la baie de Kilenne (Sébastopol)

9) Groupe de navires spéciaux                                

Vedettes:                                          

Nicolas pachitch

Gydra

Delphine

Ekaterina Velikaya

К. 20  Kalédine

К. 10 Vania

К. 12 Amalia

К. 1 Bolindère

К. 17  Bolindère

К. 3 Bolindère

К.  Guéorguï

Vapeur armé :                                 

Dneprovets

10) Transport :

а) Du département de la marine :

Antone

Violetta

Dallando

Dnepr

Ekaterinodar (anciennement Kaler)

Sanarissse)

Margarita

Nikolaï (№ 119)

Poti

Rion

Rizé

Chilka

Ingoul

Vedette :                                            

Ostorojnyï

 b) Mobilisés :

Moriak

Metchta

11.  Navires hydrographique et navire des balises :

Kazbek

Vekha

Morj

12.   Remorqueur de sauvetage :

Tchernomore

13.   Navire atelier :                        

Kronstadt 

14.   Ponton à Sébastopol :

ex-navire de ligne Guéorguiï Pobedonossets

Navire nécessitant une réparation

1)  Contre-torpilleur :                    

Gnevny

Pylky

Strogui

Svirepyï

2)  Canonnière :                               

Koubanets

Straj (Mouilleur de mines)

3. Transport du département de la marine : 

Roma

Les navires pris par les alliés et non rendus en août 1919, seront petit à petit restitués. Il s’agit de :

1) Navire de ligne                          

Impérator Alexandre III (Volia) Général Alexeef

2) Contretorpilleurs :

Schastlivy

Bespokoinnyï

Derzki

Capitaine Sakenne

Zorki

Zvonki

3)  Aviso :                              

Almaz

4)  Dragueurs de mines :

№ 410

№ 411

5)  Transport :                                  

Rodosto

Les Rouges ne pourront mener que quelques timides actions avec des canonnières, ils couleront une canonnière blanche, le Salguir mais ne contrôleront pas la mer d’Azov et d’ailleurs, ne pourront pas en sortir. Un sous-marin sera également remis en état à Nicolaeff mais sans torpilles, il ne sera d’aucune utilité.

En 1920, la Marine Blanche contrôle la mer Noire et la Mer d’Azov.

Le parcours des amiraux :

Un indicateur intéressant est le parcours des amiraux, dont on connait, pour la plupart, la biographie :

  Assa- ssinésEmi-grésFlotte rouge (1)Autre que (1) mort naturelle Russie/URSSDépo- rtésDestins Inco-nnus
Promu avant 1917Amir. 134503 (tous en 1918) 1
Promu avant 1917Vice-amir., 2971522 (1 en 1919)12
Promu avant 1917Contre-amir., 82143912 (dont 1 fusillé)9 (dont 2 en prison) 8
Promu après 1917 dans flotte blancheTous grades 29 28   1 resté en URSS
 Total15325871514112

Sur 153 amiraux, vice-amiraux et contre-amiraux, 25 furent assassinés, 87 quittèrent le pays, 15 servirent chez les « Rouges », 14 qui ne servirent pas les Rouges décédèrent de mort naturelle dont 2 en prison, 1 a été déporté et on ne sait ce que sont devenu 12 d’entre eux.

Officiers de la marine « Blancs »/officiers de la marine « Rouges » :

S.V. Volkoff[18] cite les noms d’environ 1450 officiers de la marine ou assimilés des Forces armées (blanche) du sud de la Russie et d’environ 200 officiers de la marine pour le front Blanc du Nord

K. B. Nazarenko[19] considère qu’en mars 1921 il y avait 6559 officiers de la marine dans la flotte rouge et 1416 (date non indiquée, vraisemblablement 1920) officiers de la marine dans les forces blanches.

Ce sont les chiffres généralement cités par les « historiens rouges ».

K. B. Nazarenko donne quelques détails. Il cite 199 officiers de la marine dans la flottille Sibérienne, 218 dans la division des fusiliers de la marine de Sibérie et 18 dans la flottille de combat Sibérienne soit 435 pour les forces blanches de Sibérie.

V. Verzounoff[20], historien, spécialiste de l’armée des Volontaires du nord-ouest, cite les noms de 264 officiers de la marine qui combattaient dans l’Armée blanche des volontaires du nord-ouest

Le total des officiers identifiés par les historiens servant dans les forces blanches est donc un minimum approximatif de 1450 + 200 + 435 + 264 = 2349.

Il faut ajouter à ce chiffre ceux qui n’ont pas été identifiés. K. B. Nazarenko en cite plusieurs en exemple qui ne figurent pas chez Volkoff. On pourrait estimer qu’environ 2500 à 3000 officiers de la marine combattaient dans les forces blanches ce qui met en question ce qui remet en question non seulement le chiffre des 1500 officiers combattants dans les forces blanches mais également le chiffre des 6500 officiers de la marine de la flotte rouge.

Par ailleurs, comme relaté précédemment, la plupart des officiers de la marine mobilisés dans la marine rouge ne servait pas mais tentait de survivre, le climat insurrectionnel qui régnait dans la flotte rouge ainsi que les résultats catastrophique de la flotte rouge le montrent bien.

PAUL LOUKINE

(Copyright)

Correction au 31/05/2020


[1] Des opérations navales de mouillage de mines seront encore menées le 25 juin 1917

[2] Fusillée en 1937

[3] Anarchiste sympathisants aux bolchéviques, de son vrai nom Foma Matveevitch, pendant le putsch d’octobre commande le groupe de marins qui prend le télégraphe de Petrograd

[4] Letton, de son vrai nom Jānis Daumanis

[5] Equivalent au Tsentrobalte.

[6] Pendant la prise du Palais d’hivers commandait un groupe de marins.

[7] V. E. Baratchenko, Gavaine

[8] Lettre au membre du Politbureau et de l’Orgbureau N. N. Krestinski

[9] Arrière-grand-père de P. G.

[10] Grand-oncle de M. R.

[11] Nommé Sotnik

[12] Ukraine indépendante. La Rada (Soviet) centrale déclare son indépendance début 1918. Les bolchéviques tentent de prendre le pouvoir à Kiev mais les ukrainiens font appel aux allemands qui boutent les bolcheviques hors d’Ukraine et remplace la Rada par le gouvernement Skoropadski. 

[13] Ex-Alexandre III

[14] Tikhmeneff écrit dans l’article « La tragédie de Novorossiisk »Voennaya Byl N° 44 de septembre 1960, que le commandement lui a été proposé, mais qu’il avait alors proposé la candidature de l’amiral Sabline, plus gradé.

[15] Ne pas confondre avec son frère M. A. Behrens

[16] Article du capitaine de vaisseau Tikhmeneff dans Voennaya Byl N° 44 de septembre 1960,  « La tragédie de Novorossiisk »

[17] Plus particulièrement ceux du cuirassé Lemnos

[18] Officiers de la flotte et du département de la marine

[19] La flotte, la révolution et le pouvoir en Russie 1917 – 1920.

[20] Dans un fascicule « Officiers de la flotte et du département de la marine ayant servis dans l’armée des volontaires du nord-ouest » non édité, Moscou, Tallin 2006

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