MEMOIRES D’UN OFFICIER DE LA MARINE RUSSE DANS LA TOURMENTE REVOLUTIONNAIRE D’IVAN ROSOFF. DE PETROGRAD A BIZERTE.

MEMOIRES D’UN OFFICIER DE LA MARINE RUSSE DANS LA TOURMENTE REVOLUTIONNAIRE D’IVAN ROSOFF. DE PETROGRAD A BIZERTE.

CHAPITRE 9. DE CONSTANTINOPLE A BIZERTE. DU 20 JANVIER AU 23 MARS 1921.

20 janvier 1921 : Constantinople, sortie vers la mer de Marmara.

Le matin du 20, Fédor et moi allâmes à Constantinople. Au retour, nous apprîmes que le Gnévnyi avait été remorqué vers la base française Sirkidji. A 22 heures 25, nous larguions les amarres et sortions en mer de Marmara, remorqués par le bâtiment français le Coq. 1Note PL : Coq, remorqueur-patrouilleur, classe Pluvier (15 unités). construit en 1918 aux Chantiers de la Loire à Saint-Nazaire, 780 t, 43,4 x 8,7 x 4,2 m, une machine à triple expansion, 750 cv, 10 noeuds. I/90 et I/47, grenades. 367 tjb, 41,83 x 8,35 x 3,65 m, 740 cv, 10 noeuds (BV30) (Source : forum Les combattants & l’histoire de la Grande Guerre Page 14-18). Il était commandé par le maître de timonerie Suéguennou (Source : SHD de Toulon).

Le Coq (source : Forum PAGES 14-18
Les combattants & l’histoire de la Grande Guerre https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=4698, nos remerciements à Memgam)

Le vent de nord-est, au début, de force 2-3, devenait de plus en plus fort. La première escale devait être Gallipoli, où nos familles devaient être transbordées à bord du Guéorgïï Pobédonossets. Nous y attendîmes les contre-torpilleurs Tsérigo et Pospéchnyi, et tout le convoi (2ème transfert de la Flotte russe) 2Note PL : L’Escadre russe pris la route de Bizerte. A minuit nous passons au large du phare de St Stefan, direction : les Dardanelles.

Le 21 janvier 1921 : mer de Marmara.

Je me levai à 9 heures. Le temps était beau, ensoleillé. Devant nous, des montagnes. Le navire tangue à peine, mais certains ont quand même le mal de mer. Je pris le quart à midi : à gauche se voyait l’île de Marmara. A 14 heures 58 nous passions au large du phare de Khora » sur la côte d’Anatolie. Il ne reste qu’environ 30-35 miles jusqu’à Gallipoli, où nous devrions arriver vers 20 heures.

Le 22 janvier 1921- Gallipoli.

A 21 heures 50 nous arrivâmes à Gallipoli et jetâmes l’ancre dans la baie où se trouvait déjà le Guéorgïï Pobédonossets. Pour l’instant, nous ne savons pas combien de temps durera cette escale. Demain commencera le transbordement des familles. Nous nous demandons, Fédor et moi, ce qu’on pourrait entreprendre pour rechercher Génia Levitski dont nous avons perdu la trace en Crimée. Mais il se fait tard et il faut arrêter l’écriture de mon carnet de bord.

Le 23 janvier 1921 : l’opération « d’enlèvement » de Kolia Tachtarov.

Lever à 9 heures. Beau temps et vent faible. Aujourd’hui on doit transférer les familles de nos hommes sur le Guéorgïï Pobédonossets. Je décidai de profiter du temps libre pour aller faire quelques achats en ville. Fédor et moi marchions le long de la berge, et soudain, ne croyant pas nos yeux, nous vîmes Kolia Tachtarov.

Il faisait partie des troupes terrestres, installées dans un camp où était stationnée l’armée du Général Koutiepov.3Koutiepov Alexandre Pavlovich (1882-1930): personnalité militaire. Né dans une famille noble, Koutepov a reçu une éducation au gymnase classique et à l’école des cadets de l’infanterie de Saint-Pétersbourg, dont il est sorti diplômé en 1904. Ayant refusé une affectation dans la Garde, Koutiepov part au front de la guerre russo-japonaise. De 1906 à 1914, Kutepov a dirigé l’équipe de formation du régiment de la garde Preobrazhensky. Pendant la Première Guerre mondiale, Kutepov a commandé une section, puis un régiment ; il fut blessé à trois reprises, a reçu deux Ordres de Saint-Georges et la Croix de Saint-Georges. En décembre 1917, le colonel Koutiepov, qui était le commandant du régiment Preobrazhensky, considérant qu’il était possible de servir sous les autorités bolcheviques, dissout le régiment de son propre chef puis part pour le Don avec un groupe d’officiers. Membre actif de l’Armée des volontaires, Koutiepov a participé à la « Campagne de glace » en 1918. Après la prise de Novorossiisk par l’Armée blanche, Koutiepov est promu major-général et nommé général gouverneur de la région de la mer Noire. En 1919, il est commandant de corps d’armée de Denikine, puis dirige l’Armée des volontaires, puis commande la première armée de P.N. Wrangel, qui promeut Koutiepov au rang de général d’infanterie. En 1920, avec les restes de l’armée de Wrangel, il évacue de Crimée vers Gallipoli (Turquie). En 1921, le général Kutiepov se rend en Bulgarie, puis en Yougoslavie. Invité à Paris par le grand-duc Nikolaï Nikolaevitch, il dirige à partir de 1928 l’Union générale des combattants russes qui réunit les militaires russes en exil. En 1930, il disparaît en plein jour dans une rue de Paris enlevé par des agents du GPU. Nous décidâmes de le prendre avec nous à bord du Gnevnyi. Je me portais garant de l’accord du commandant et de l’officier en second et Kolia fut enrôlé par moi en qualité de matelot. Encore fallait-il le sortir du camp. Il ne pouvait pas quitter la terre car sur les quais et sur la jetée, des sentinelles de l’armée de terre étaient placées pour empêcher les gradés russes de s’enfuir vers d’autres pays du bassin méditerranéen.

L’opération d’enlèvement fut décidée pour le soir. A cause du transbordement de nos passagers, je restai de garde sur le Gnévnyi, en qualité de Commandant par intérim. Cela devait faciliter l’opération, me permettant, dès que je verrai apparaître Kolia, d’envoyer à terre une chaloupe, sous le commandement de mon frère. Ainsi fut fait. Mon frère descendit à terre et alla se promener plus loin avec Kolia qui avait coiffé la casquette noire d’officier de marine que je lui avait laissé le matin. De retour à la jetée, ils passèrent sans encombre le cordon des sentinelles qui les prirent pour des officier de la marine, et Kolia put monter dans la chaloupe.

J’observais la scène avec mes jumelles, et lorsque la chaloupe quitta la terre, je descendis au carré des officiers, ayant au préalable donné des instructions à Voyevodine, qui était de garde sur le pont. Il devait, à l’arrivée de la chaloupe, dire à Kolia qu’il devait se présenter au carré, et faire son rapport au commandant selon les formes prévues au règlement, sans lui dire bien sûr, que le Commandant était moi.

Je m’installai donc au carré, caché derrière mon journal. Le capitaine Kolia Takhtarov, car il avait ce grade dans l’armée de terre, frappa à la porte et demanda la permission d’entrer. Je répondis « Entrez ! », et, toujours caché derrière mon journal, j’écoutais Kolia réciter son rapports comme le prescrivait le Règlement. Ne pouvant me retenir plus longtemps, je jetai le journal et me mis à rire. Et lui, me reconnaissant, se mit a rire lui aussi, puis se retournant vers l’icône de St Nicolas, se signa en disant « Merci mon Dieu ! ». Ainsi, Kolia fut sorti de son internement dans le camps de Gallipoli dont il avait du mal à supporter les conditions de séjour à cause se ses problèmes de santé.

Pendant cette escale, nous apprîmes aussi que Génia Levitski était vivant, probablement avec les cosaques qui se trouvaient sur l’île de Lemnos.

A Gallipoli, je rencontrai aussi Petia Issatchenkov et son frère Pavlik et leur promis de l’embarquer  le lendemain sur le Gnévnyi.

Hélas, je ne pus tenir ma promesse, car à peine rentré à bord, l’ordre de départ fut donné. A 23 heures, le câble de remorquage fut installé et le Coq pris le large, nous tirant vers les Dardanelles. Les autres torpilleurs, le Tsérigo et le Pospéchnyi, étaient partis une demi-heure avant nous. 

Le 24 janvier 1921 : la mer Egée, l’île Lemnos.

A 7 heures du matin au large des Dardanelles nous dépassons le Tserigo, qui semble avoir des ennuis, et le Pospechnyi. Devant nous voyons Lemnos, et sur les cotés les îles Los et Dem. Vers 5 heures nous arrivâmes dans la baie de Moudros de Lemnos. Quelle beauté ! Le Coq jeta l’ancre, non loin du phare et le Gnevnyi s’amarra au Coq. Le soir, à 19 heures, nous organisâmes un dîner avec quelques « extras » et y invitâmes le commandant du Coq. A 20 heures, branle-bas, on repart.

Le 25 janvier 1921 : archipel des Sporades.

Ayant été de quart la nuit, je ne me réveillai qu’à midi. Derrière les îles Skira, on pût apercevoir le Mont Olympe. On dit qu’il y aura peut être une escale à Athènes.

Je repartis dormir car je devais, de nouveau prendre le quart la nuit. Vers minuit je  fus réveillé par des cris « Tout le monde sur le pont, le câble de remorque est cassé ». Il y avait un vent de force 7 et les vagues étaient fortes. Le courageux Coq ne s’était pas éloigné et tenta plusieurs fois de s’approcher de nous au point de risquer la collision. Par moment le bateau prenait une gîte de 45 degrés, et nous devions ramper sur le pont, se tenant d’une main à des rampes, et de l’autre essayant de tirer le lourd câble d’acier. Le problème était que nous n’avions pas de « câble d’amorçage » qu’on pouvait lancer vers l’autre bâtiment pour tirer à bord le câble de remorquage, et tous les câbles lancés par le Coq se rompirent comme des fils.. Par ailleurs l’équipage était inexpérimenté, et beaucoup d’entre nous souffraient du mal de mer. Après plusieurs tentatives infructueuses, le Coq fût obligé de s’éloigner, et nous restâmes toute la nuit, ballotés par la mer, sans connaître exactement notre position, sans avoir de carte précise, avec le vent atteignant maintenant la force 10.

Personne ne le disait à haute voix, mais chacun craignait le pire, sachant que nous n’avions en tout que dix ceintures de sauvetage et quelque matelas en liège. Dieu merci, le vent commençait à baisser. Vers 9 heures du matin, le Coq réussit enfin à faire passer un câble d’acier et nous reprit en remorque.

Le 26 janvier 1921.

Je dormis jusqu’au moment de prendre le quart de 17 heures. Le vent s’était quelque peu calmé. A minuit je repris de nouveau le quart : devant nous se voyait le phare de Corinthe.

Le 27 janvier : Corinthes.

A 1 heure du matin, nous entâmes dans la baie et le Coq jeta l’ancre.

Après cette nuit mouvementée, nous fûmes autorisés à dormir jusqu’à 11 heures. A 18 heures le Coq leva l’ancre et nous entrâmes dans le canal de Corinthe.

Le 28 janvier 1921 : les golfes de Corinthe et de Patras.

Vers 8 heurs je repris le quart : le temps était maussade, des deux coté on voyait des hautes montagnes et beaucoup d’endroits historiques. Et je me remémorai les leçon sur la Grèce Antique, que nous donnait notre professeur Dimitri Dimitievitch Finakov.

Et voilà, le golfe de Patras derrière nous, nous entrions dans l’archipel des îles Ioniennes, à droite la Céphalonie, à gauche l’île de Zante. Je prends le quart à minuit. Le phare de Céphalonie étant éteint, le capitaine du « Coq » décida de mouiller au large et ne rentrer dans le port qu’au lever du jour.

Le 30 janvier 1921 : Céphalonie, baie du sud. 

Je me levai à 8 heures. Abord, tout le monde dort encore. Je montai sur le pont : ce matin de dimanche était magnifique et ensoleillé, et on entendait les cloches d’une église grecque. Nous aurions bien aimé aller à l’église mais le chef de l’escadre, le commandant du « Toul » Note PL : Commandé par le capitaine de corvette Lacroix, n’autorisa pas la descente à terre.

Ce jour, notre chef-mécanicien, Vasili Valerievitch Berdiaev tomba malade, quelque chose comme une angine.

Aujourd’hui, notre Commandant, le Lieutenant de vaisseau Demtchenko eut une conférence avec le commandant du « Toul ». Le but de la réunion était de faire prendre conscience aux français de l’état dans lequel se trouvait notre torpilleur. Après la tempête, nous avions constaté de nombreuses avaries de coque et de machinerie qui rendaient très hasardeux le long trajet jusqu’à la Sicile (300 miles) ou la Calabre (200 miles), même par temps calme.

Alors que la conférence s’achevait, on vît apparaître dans la rade Nord, notre « Pospechnyi » remorqué par le cargo Khersonnes. 4Note PL : remorqueur Visiblement le « Pospechnyi » avait aussi souffert de la tempête car il donnait du gîte. 

L’après midi, les commandants du Toul, du Pospéchnyï  et du Khersonnesse, vînrent à bord avec le Chef-mécanicien du Toul, et nous continuâmes la démonstration du caractère sérieux de la situation. Le commandant du Toul nous donna des tas de garanties et juras de prendre à bord tout l’équipage en cas de problème. Il fût même envisagé de transférer l’équipage du Pospechnyi sur le Khersonessse.

Le 31 janvier 1921 : Cephalonie (Argastoli)

Pour l’instant, nous sommes bord à bord avec notre convoyeur, le Seagull. 5Note PL : c’est ainsi dans le texte (?)  Nous étions à table, vers  13 heures, lorsqu’on nous informa que le Coq levait l’ancre et demandait le câble de remorquage. A 15 heures, nous étions partis au large, vers la Sicile. Ayant réussi à acheter du vin aux Grecs, nous avons quelque peu bu au dîner. Maintenant il est temps de dormir, car je dois prendre le quart à 4 heures du matin.

Le 1er février 1921.

Le temps se gâte et la mer se creuse. Beaucoup sont malades, et parmi eux mon frère. Le roulis devient de plus en plus fort et le gîte atteint parfois 45 degrés. Le soir, des rafales de pluie balaient le pont.

Le 2 février 1921 : mer Méditerranée.

A notre droite, la côte de la Sicile. Nous nous dirigeons sur Malte. Il semble que le Pospéchnyï a des ennuis car on le dirigea vers la Sicile. Passant au large du phare de Korenzo, nous prîmes à droite pour longer la cote de la Sicile, direction nord-ouest. . Le soir nous sommes rattrapés par le Toul, mais sans le Pospéchnyi ; Si tout va bien, nous arriverons bientôt à Bizerte, en Afrique.

Le 4 février 1921 : mer Méditerranée.

Je suis de quart de 4 à 8 heures du matin. J’admirais la mer éclairée par la lune puis le lever du soleil. Le temps promet d’être beau. On ne voit plus la Sicile et bientôt apparaîtront les côtes africaines. Il ne reste que quelques 70-80 miles jusqu’à Bizerte. Si Dieu le veut, nous serons « en terre Promise ».

Le 5 février 1921 : mer Méditerranée

 Ayant passé devant le phare de l’île « Pantelleria » vers 5 heures du matin, il ne reste que 75 miles jusqu’à Bizerte. Nous continuons à avancer, tirés en même  temps par le Coq et le Toul. Au coucher du soleil, il ne restait que 37 miles à parcourir. Demain matin nous serons à Bizerte.

Le 6 février 1921 : Arrivée à Bizerte.

J’étais de quart, de minuit à 4 heurs du matin. Un petit vent venant de la côte portait une odeur agréable de fleurs et d’herbe fauchée. Après le phare de Carthagène, apparut le signal clignotant des « îles du chien ». Vers 8 heures nous entrâmes dans le port de Bizerte et le pilote fut demandé.

En entrant dans le lac, la Flotte russe 6Note PL : l’Escadre russe apparut. Nous envoyâmes notre signal de reconnaissance «FFFF » et le Kornilov répondit avec le fanion « Bien reçu ». Nous fûmes placés à une encablure des autres torpilleurs et envoyâmes le fanion jaune de quarantaine. A coté, nous pouvions voir, amarrés les uns aux autres le Bespokoïnyi, le Pylkyi, le Derskyi, le Capitane Saken, le Zharkyi, le Zvonkyi et le Svirepyi 7Note PL : ?. Et tous ces navires nous envoyaient, par sémaphore, le message de bienvenue.

Nos premières impressions sur Bizerte furent positives : d’après les guides touristiques et les récits, le climat et la végétation étaient généreux. De nombreux amis des autres navires nous rendirent visite, et nous apprîmes qu’aucun d’entre-deux n’a encore été autorisé à descendre à terre, car toute l’escadre  était encore en quarantaine. Bientôt, on procédera à la désinfection et nous irons à terre.

Notre destin se présentait comme suit : tous les navires devaient être mis en état de longue conservation » ; chacun, membre ou non de la Flotte (nous étions environ 4000 personnes) sera établi selon sa spécialité, l’agriculture, la navigation ou tout autre genre de travail.

En gros, ces perspectives ne semblaient pas si mauvaises. On pouvait espérer qu’avec l’aide de Dieu, il serait possible d’apprendre la langue, gagner quelque argent et, peut être, rentrer en Russie.

Sur ce, j’arrête pour quelque temps la rédaction de mon carnet de bord. Pour moi, mon frère, Kolia Tachtarov, Sacha Voyevodine, et plus généralement pour tous les émigrants Russes Blancs, une nouvelle vie allait commencer.

Pour nous tous, le but était,  principalement, de rentrer dans notre Patrie, et accessoirement, d’utiliser au mieux notre temps pour l’étude des langues et l’acquisition de toute autre connaissance utile.

Et maintenant, avec l’aide de Dieu, en avant, en Afrique !

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    Note PL : Coq, remorqueur-patrouilleur, classe Pluvier (15 unités). construit en 1918 aux Chantiers de la Loire à Saint-Nazaire, 780 t, 43,4 x 8,7 x 4,2 m, une machine à triple expansion, 750 cv, 10 noeuds. I/90 et I/47, grenades. 367 tjb, 41,83 x 8,35 x 3,65 m, 740 cv, 10 noeuds (BV30) (Source : forum Les combattants & l’histoire de la Grande Guerre Page 14-18). Il était commandé par le maître de timonerie Suéguennou (Source : SHD de Toulon).
  • 2
    Note PL : L’Escadre russe
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    Koutiepov Alexandre Pavlovich (1882-1930): personnalité militaire. Né dans une famille noble, Koutepov a reçu une éducation au gymnase classique et à l’école des cadets de l’infanterie de Saint-Pétersbourg, dont il est sorti diplômé en 1904. Ayant refusé une affectation dans la Garde, Koutiepov part au front de la guerre russo-japonaise. De 1906 à 1914, Kutepov a dirigé l’équipe de formation du régiment de la garde Preobrazhensky. Pendant la Première Guerre mondiale, Kutepov a commandé une section, puis un régiment ; il fut blessé à trois reprises, a reçu deux Ordres de Saint-Georges et la Croix de Saint-Georges. En décembre 1917, le colonel Koutiepov, qui était le commandant du régiment Preobrazhensky, considérant qu’il était possible de servir sous les autorités bolcheviques, dissout le régiment de son propre chef puis part pour le Don avec un groupe d’officiers. Membre actif de l’Armée des volontaires, Koutiepov a participé à la « Campagne de glace » en 1918. Après la prise de Novorossiisk par l’Armée blanche, Koutiepov est promu major-général et nommé général gouverneur de la région de la mer Noire. En 1919, il est commandant de corps d’armée de Denikine, puis dirige l’Armée des volontaires, puis commande la première armée de P.N. Wrangel, qui promeut Koutiepov au rang de général d’infanterie. En 1920, avec les restes de l’armée de Wrangel, il évacue de Crimée vers Gallipoli (Turquie). En 1921, le général Kutiepov se rend en Bulgarie, puis en Yougoslavie. Invité à Paris par le grand-duc Nikolaï Nikolaevitch, il dirige à partir de 1928 l’Union générale des combattants russes qui réunit les militaires russes en exil. En 1930, il disparaît en plein jour dans une rue de Paris enlevé par des agents du GPU.
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    Note PL : remorqueur
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    Note PL : c’est ainsi dans le texte (?) 
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    Note PL : l’Escadre russe
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    Note PL : ?

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